Le coaching  peut-il être considéré comme un soin de support ?
« Traduit de l’anglais « supportive care », les soins de support se définissent comme l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades, parallèlement aux traitements spécifiques. » (Krakowski et al.,2004) Les soins de support sont proposés pendant et/ou après le parcours de soin, et s’adaptent aux besoins des malades.

Le coach par l’accompagnement qu’il met en œuvre, apporte un soutien au patient car il lui permet d’avancer dans son parcours, de cheminer sur et autour de la maladie, de mettre en place des stratégies pour résoudre des problèmes qui lui sont spécifiques comme par exemple comment concilier vie personnelle et traitement, ou accepter l’aide des aidants.
il s’agit aussi d’accompagner tout projet que la personne va éventuellement construire au fur et à mesure de sa maladie, cette dernière ayant un impact considérable sur sa vie personnelle. Le but est de l’ aider à rebondir en lui donnant confiance dans son potentiel. Il s’agit de rendre la personne autonome, responsable face à son traitement, son mode de vie, ses décisions, ce qui implique de se connaître car une dynamique de changement passe d’abord par une meilleure connaissance de soi.

Une approche du coaching en cancérologie :

  • La reconstruction d’une vision du monde : La représentation a éclaté aux yeux du patient à l’annonce de la maladie. Il s’agit dans ce contexte d’aider le coaché à prendre sa place dans ce nouvel univers, en lui faisant découvrir une autre vision du monde certes limitée dans un premier temps mais pas forcément assombrie. Selon Watzlawick, l’objectif du coaching ne doit pas être le changement en soi mais plutôt le changement de l’image du monde du client.
    Pour cela, développer des capacités adaptatives est nécessaire. Ce sont ces capacités qui initieront des changements à venir grâce à des prises de conscience rendues possibles par les questions du coach. Par l’écoute active, le coach doit se rendre disponible pour s’ajuster au plus près des besoins et des attentes du coaché et ainsi l’aider à mieux vivre et traverser l’épreuve la maladie, notamment en travaillant sur la régulation émotionnelle.
  • Le développement l’intelligence émotionnelle : Il existe une corrélation entre intelligence émotionnelle (définie comme la capacité à appréhender, exprimer et réguler ses émotions) et détresse émotionnelle. « Moins développée serait l’intelligence émotionnelle, plus importantes seraient la détresse émotionnelle et les pensées intrusives liées à la maladie pour ces patientes. » (Boinon et al., 2011 ) La répression émotionnelle est un facteur de stress dans le parcours du malade. Le travail du coach consiste donc à faciliter l’expression des pensées et des émotions du coaché. Identifier ensuite les émotions associées favorise la compréhension et l’acceptation de l’évènement traumatique. Réguler ses émotions qui peut prendre la forme d’une préparation mentale, permet également de faire face aux examens médicaux ou aux annonces lors desquelles le personnel médical demande au patient de prendre part aux décisions qui le concernent.
  • L’accompagnement à la prise de décision : Le patient se retrouve alors face à ses propres responsabilités. La présence d’un coach semble alors pertinente pour l’aider à devenir acteur du processus de soin et de décision dans sa maladie. Cette prise de décision peut s’avérer utile dans un contexte où elle doit se faire parfois extrêmement rapidement.
  • L ’affirmation de soi favorise une meilleure estime de soi et un sentiment de confiance en sa propre efficacité pour faire face à la maladie. Creswell et al. observent que l ’affirmation de soi exprimée dans les écrits des femmes traitées pour un cancer du sein médiatise le lien entre l’expression des émotions liées au cancer et la diminution des symptômes physiques rapportés à trois mois. Le coach peut renforcer cette confiance pour permettre au patient d’oser avancer.